Avec l’assistance de la structure britannique « the Death Penalty Project », l’alliance taiwanaise pour l’abolition de la peine de mort a publié deux rapports sur la situation de la peine capitale à Taiwan pour alerter les autorités sur la nécessité de changer d’approche sur la question de la sentence suprême.
Le chercheur Chiu Hei-yuan (瞿海源) de l’Academia Sinica et auteur d’un des deux rapports a expliqué que l’opinion publique à Taiwan est certes majoritairement opposée à l’abolition de la peine de mort mais que la réalité s’avère plus complexe quand on évoque les possibles erreurs judiciaires.
Chiu Hei-yuan plaide ainsi pour une approche diamétralement inversée, invitant les autorités à prendre les devants de la réforme sociale : « C’est un sujet très émotionnel. Les politiques ne peuvent pas être menées de cette manière. En particulier, le processus législatif ne doit pas être ajusté en fonction de l’opinion publique parce qu’il s’agit d’une émotion temporaire alors que la loi doit être pensée sur le long terme. L’élaboration de la loi doit prendre en considération des actes criminels sur le long terme, leurs degrés de gravité et les différentes références pour les jugements. Nous ne pouvons pas dire que telle personne qui a tué quelqu’un en conduisant en état d’ébriété mérite la mort. C’est trop simpliste. »
De son côté, la représentante britannique à Taiwan Catherine Nettleton a souligné que la peine capitale ne devrait pas exister dans une société comme Taiwan qui défend les valeurs démocratiques et les droits de l’homme.